BLOG - À l'aurore de la terre

Abandon ou renaissance - lettre à moi-même en ce premier jour de cycle

Abandonner tout espoir, pour se protéger, car ça fait moins mal. Car cette douleur qui revient chaque mois, cette détresse qui anéantit nos attentes, encore et encore, c’est trop dur. Ça fait trop mal. Et parfois je me demande, est-ce qu’abandonner tout espoir ne serait pas plus simple ? 

 

« Celles qui ont des difficultés à concevoir », comme le dit proprement le milieu médicale, ont probablement tout de suite compris ce que je voulais dire. Belles personnes, je me sens tellement reliée à vous. Alors que j’écris, mon sang coule de ma yoni. Cela fait une heure que je suis sortie de la douche, en serviette, et je n’ai pas eu l’effort de m’habiller. Ma cup est stérilisée mais m’attend toujours dans l’eau chaude de la casserole. Mais je n’ai pas la force. Je n’ai plus la force. J’ai besoin de tout abandonner. Et être là, assise, enroulée dans ma serviette qui se tache de sang, je sens que c’est ma façon d’abandonner, de rendre les armes, d’accepter. Car de toutes façons, quel choix avons nous ? On peut être en colère, on peut pleurer, les plus fort.e.s ou plus optimistes ou plus « je ne sais quoi » arrivent peut être à se dire qu’au moins leur cycle est là et qu’iels pourront retenter bientôt leur chance. Je vous admire de ce beau positif. Et j’espère que ce n’est pas une carapace qui s’effondrera lourdement et que c’est du vrai optimisme. 

 


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Alors je suis là. Et ce matin j’ai envie de jeter l’éponge. Deux beaux enfants c’est bien n’est-ce pas ? À quoi bon se faire du mal pour un troisième ? Déjà que le quotidien n’est pas toujours facile avec deux, à quoi bon tenter un troisième ? Et puis j’ai de la chance déjà, certaines n’en ont pas du tout. Et j’ai vraiment de la chance car j’ai eu un bel accouchement pour le deuxième, je n’ai vraiment pas à me plaindre … CONNERIES !!! Soyons honnêtes ! Soyons honnêtes avec nous même car nous le méritons. STOP aux excuses bidon pour se faire croire qu’on ne veut pas d’autre enfant et qu’on est bien comme on est. Si on a décidé à un moment de tenter d’avoir un (autre) enfant, c’est bien que notre coeur l’a voulu. Alors tenter de se leurrer soi-même, se répéter en boucles ces questions et suppositions pour essayer de se faire croire que ce n’est pas le cas, ça devient vraiment malsain. Arrêtons d’ignorer notre coeur. Que ce soit les paroles de nos familles, de nos ami.e.s, de professionnel.le.s, sortons les de nos têtes. Stop au lavage de cerveau et aux doutes insinueux. On a le DROIT d’avoir envie d’un autre enfant. Que ce ne soit pas simple, que ce ne soit pas le bon moment, que ce ne soit pas le plus raisonnable, rien à faire, j’ai décidé de me respecter et de crier haut et fort que oui JE DÉSIRE UN TROISIÈME ENFANT.

Oui je désire un 3e enfant. Et je n’ai pas à étouffer ce sentiment. Je n’ai pas à le réprimer. Je n’ai pas à me justifier, auprès des autres ou auprès de moi même. Oui c’est difficile. Oui j’ai le droit de me demander si je suis prête à revivre cet enfer mensuel, comme une ritournelle infernale, qui vous frappe de plein fouet toutes les 4 semaines pour moi. Mais en aucun cas je ne mérite de rabaisser mes sentiments, et de les cacher sous de fausses excuses. Laissez-nous nous exprimer, laissez-nous crier que l’on rêve de grossesse. Laissez-nous rêver de ce bidon rond, de ce petit bébé dans les bras, de ces grands enfants qui courent, de ces photos de familles à Noel ou en vacances avec 5 sourires (ou 3 ou 4 ou 7 ou …). Oui on a le droit d’abandonner, mais non, NON, en aucun cas nous devons nous mentir et nous faire croire qu’au final on ne veut pas de cette grossesse. 


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Parce que c’est plus simple et que ça fait moins mal. Je ne veux plus avoir mal. Je ne sais pas ce que j’abandonne exactement, mais j’abandonne quelque chose qui me ronge. Sous la douche, je pensais que j’abandonnais tout espoir d’avoir un 3e enfant. Car cet espoir nous ronge sournoisement. Peut-être que j’abandonne juste la colère pour aujourd’hui, j’abandonne le combat car je ne suis plus sure de savoir qui est mon ennemi… ou tout simplement si j’ai vraiment un ennemi à combattre. Peut être qu’aujourd’hui j’abandonne les idées noires, le désespoir, la terreur de l’attente. Car oui c’est une terreur chaque mois. Alors je dis stop. Vivre dans la terreur ce n’est pas vivre. Et je choisis la vie. Je ne sais pas comment cela se traduira dans les jours à venir. Peut-être me trouvez vous bien présomptueuse d’imaginer pouvoir abandonner si facilement. Peut-être sentez vous de la jalousie à l’idée que je puisse abandonner si facilement. Peut-être que bientôt, je me relierai en me disant que, vraiment, c’était moi la grande optimiste ce jour. Mais tant pis. Pour aujourd’hui, je vous le dit : j’abandonne. Les armes ont coulé dans le siphon de la douche en même temps que mon sang. En me lavant le corps avec respect, j’ai eu ce sentiment de me purifier… je choisis de vivre.

Car survivre ne suffit pas. J’ai survécu pendant des années pour avoir un 2e enfant. Et je suis tellement heureuse de l’avoir. Je l’aime de tout mon corps, de tout mon coeur. Et je me pose cette question … survivre a-t-il été la solution ? Est-ce que c’est cette survie qui m’a apporté mon enfant ? Dure question ! Très dure question … à laquelle il n’y a probablement pas de réponse et à laquelle je ne chercherait pas à répondre aujourd’hui. Non surtout pas aujourd’hui, car aujourd’hui j’ai rendu les armes et choisi de vivre. Aujourd’hui je me suis dit que je devais parler avec Monsieur, aujourd’hui je me suis dit qu’il fallait qu’on appelle cette petite âme un peu plus fort. Que j’ai envie qu’on appelle cette petite âme, ensemble, haut et fort. Et qu’on se donne les moyens de l’aider à venir. Et que si d’ici quelques mois elle ne venait pas, alors il serait tant de ne pas entrer dans une sempiternelle souffrance. Et d’abandonner complètement.


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Alors aujourd’hui j’abandonne la terreur, j’abandonne la souffrance de l’attente, j’abandonne les armes. Mais je choisis de ne pas abandonner l’espoir. Pas encore. Et je choisis de m’aimer, je choisis de me respecter. Et je choisis de me relier à vous tou.te.s. Je ne vous abandonne pas. Jetez votre colère après moi. Jetez vos douloureuses attentes. Jetez vos terreurs et vos pleures de détresse. Je les reçois et les abandonne pour vous. Je les laisse couler. Aujourd’hui je coule, pour moi, pour nous, pour vous. Je vous invite à abandonner aussi, car ça fait du bien. Oui je vous entend, ça ne donne pas un bébé. C’est vrai vous avez raison. Mais de toutes façons, bébé n’est pas là ce mois ci. Alors ça me donne de vivre plutôt que survivre. Ça NOUS donne de VIVRE. Et si ce n’est pas possible pour vous d’abandonner aujourdhui, je le fais pour vous. J’abandonne et je laisse couler les armes, mes armes, vos armes, nos armes. Je ne promet pas de ne pas repartir la fleur au fusil bientôt. Mais j’espère repartir juste avec la fleur. Je n’abandonne pas tout espoir. Juste l’espoir qui fait mal. Au moins aujourd’hui. 

 

Et je choisis de vivre…

                                                         with love, 

 

                                                                                                    Aurore.